Je me répète : “Lance-toi ! Tu peux y arriver ! Allez avance”. J’ai des idées en électrons libres qui ricochent contre les parois de ma boîte crânienne. J'ai des dizaines de carnets gribouillés de pensées, de croquis, d’inventions, d’histoires, de cousettes. Mon imaginaire déborde mais mon atelier reste à l’abandon.
Pour avancer, je crois avoir compris que l’environnement à son importance, alors je décide de commencer par là.
Je me poste face à mon atelier (l’aile droite du salon) et un sentiment d'accablement m'envahit. Je me sens nulle, mon homme m’a conçu un magnifique comptoir sur mesure pour encastrer ma surjeteuse et ma recouvreuse. J’ai des dizaines de coupons de tissus qui dégoulinent entre les machines et une montagne de projets en cours qui s’amassent dans l’angle du mur. Tout pour être heureuse dans mon atelier et pourtant ma motivation semble avoir déserté cet espace.
Où se cache-t-elle ? Pourquoi mon atelier ne me convient-il plus ? J’observe ce lieu, il est à l’image de mon cerveau, une accumulation d’envie et d'idées qui brouillent mon esprit et me bloque pour entamer cette nouvelle étape de vie. Cet atelier doit évoluer, c’est le moment de trier, de ranger. Qui sait ? Peut-être que ma motivation se cache entre deux coupons de tissus. Je fais appel à une amie afin d’y voir plus clair sur ma situation, elle adore ranger et me propose ses services en échange un gros goûter entre copines.
La pâte à crêpes est faite. Nous commençons notre investigation, à la recherche de ma motivation.
Les QUATRES grandes étapes que j’ai retenu de cette leçon de rangement :
1- VIDER ENTIÈREMENT L’ESPACE À RANGER. Cela permet, à la fois, de prendre conscience de ce que l’on possède et d'autre part, de faire de nouveau connaissance avec son espace de travail. La simple sensation de pouvoir faire glisser ma main sur le bois ciré du comptoir m’a permis de me rappeler la douceur et l’amour que j’avais envie de mettre dans cet espace.
2-CLASSER PAR CATÉGORIE LES OBJETS À RANGER. Tissus - Laine - Outils de tous les jours - Outils spécifiques - Projet en cours - Livres - Poubelle
3- AFFINER LES CATÉGORIES. Qu’est ce qui reste dans mon petit atelier ? Qu’est ce qui monte au grenier ? Un petit exemple, dans la catégorie “Projets en cours” : Lesquels m'apportent des émotions positives ? Lesquels m’inspirent de la culpabilité ou même pour certains du dégoût ? L’objectif est de faire naître une atmosphère agréable et favorable à la créativité dans mon espace de travail. Je garde uniquement les objets qui me renvoient du positif près de moi et j’éloigne tous les autres.
4- DÉFINIR UNE PLACE POUR CHAQUE CHOSE. Je détermine les espaces de rangement et les espaces vides. J’aime que mon comptoir reste immaculé, j'ai l'impression que le vide est un espace pour la créativité.
Ce que je garde dans mon petit atelier : Mes outils iront dans ma couturière, une case pour les aiguilles, une autre pour les épingles… Tout bien ranger. Dans les tiroirs du comptoir je garde : Mes accessoires classés dans de petites boîtes transparentes : élastiques, fermetures Éclairs, boutons, etc., les bobines de fils, les livres qui m’inspirent, les projets en cours que j’aime (classés dans dans des fiches plastiques) et seulement les trois prochains tissus que je souhaite utiliser.
Mon grenier est facilement accessible, je crée alors un nouvel espace dans celui-ci. Dans une grande malle, je dispose le reste de mes tissus, de mes outils et mes autres projets.
Cette grande étape a été revitalisante, vivifiante, et ma motivation est effectivement réapparue comme par magie. Elle règne, maintenant, en maître sur mon atelier.
Pourtant, après ce dépoussiérage de lieu et de cerveau, je me sentais encore entravé dans ma créativité. Pour réellement trouver la liberté de créer, l’inspiration et l’envie de coudre, je devais tout d’abord répondre à une certaine frustration. Je vous explique tout.
En fait, cet article étant déjà plutôt long, je préfère vous réservez cette histoire pour le prochain épisode…
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