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LA RENTREE DES CLASSES : CAP MODE ET VETEMENT FLOU

Nous sommes le 21 septembre, les averses s’invite, les éclaircis font briller les feuilles qui commencent à rougir, il est 6h30 et cela fait déjà une heure que j’attends que mon réveil sonne. Aujourd’hui c’est le jour de l’automne et c’est aussi le jour de ma rentrée. Je commence le CAP vêtement flou.



J’ai le sentiment d’être bien préparée pour cette rentrée. J’ai acheté mes fournitures et me suis offert le grand sac cabas upcyclé, imaginé et conçu par Aurore Chapon, pour transporter tout mon petit matériel et mes grandes règles de patronage.




Je prend un gros petit dèj. J’attache ma banane autour de ma taille. J'ai mon masque autour du cou, mon casque audio sur les oreilles, ma carte Korrigo dans la main. C’est parti pour cinquante minutes de bus masqué.


Le lycée, je le découvre et pourtant j’ai l’impression de l’avoir déjà rêvé. Je traverse la grande verrière bleue en alternant lunette embuée et vu floutée, pour repérer le couloir "A", puis la salle "A111". La porte est fermée, je suis la première arrivée, ma joie et mon impatience se lisent sur mon visage.


 

La panique intérieure

Je vois apparaître une à une les silhouettes chercheuses de la salle "A111" et doucement je découvre les douze autres élèves avec qui je vais partager ses neufs prochains mois, des nouveaux collègues, des nouvelles personnalités. Je ne me suis pas préparer à me sociabiliser.


C’est étrange, moi qui pensais être bien préparée, je prends conscience que je n’avais pas pensé que cette formation j’allais la partager avec d’autres. Cela fait plus de sept mois que je passe mes journées dans une adorable solitude, où j’apprends et crée à mon rythme sans jugement extérieur, sans la pression du regard des autres, sans distraction. Alors mon objectif pour cette première semaine se dessine :


Je m’adapte au rythme qui est parfois trop lent, parfois trop rapide. Je redouble de concentration pour ne pas me laisser berner par la pression sociale, je me répète que la lenteur apporte la précision et que la précision apporte l'efficacité. Je choisis de m’écoute avant d’écouter les autres afin de garder mon libre arbitre. Enfin, j'essaye de partager avec chacune de ses personnalités car les rencontres peuvent devenir de belles choses et les histoires et les expériences peuvent devenir des sources d’inspiration.


 

Un nouvel espace

La porte s’ouvre sur une grande salle avec quatre rangées de piqueuses plates industrielles toutes recouverte d’une housse bleue. J’avance vers le fond de la salle et m’installe comme les autres autour de la gigantesque table de coupe.


Les intervenants défilent pour nous présenter le lycée, le règlement intérieur, la carte de self, etc. Puis les professeures prennent la parole et nous dévoilent notre programme, notre emploi du temps, nos conditions d’examen.


Je prends le temps de savourer ce nouvel espace. Je suis maintenant stagiaire de formation, et dire qu’il y a moins d'un an, j’étais prisonnière de mon petit bureau aux murs blancs, presque dissimulé entre les ascenseurs.


 

Le tour de table

C’est notre premier contact, pour le moment aucun des élèves ne s’est encore adressé la parole. J’écoute leur parcours, je raconte le mien. Nous sommes tous très différents et cette diversité est belle en ce que nous avons de commun.


Je ne parle pas de la couture, mais de ce premier jour, de ce pas immense d’entreprendre une formation, de choisir de changer de métier et de changer de vie.


 

Le lycée

À la sonnerie de midi, les professeures nous invitent à nous diriger rapidement vers le self car nous somme dans un lycée. Et les lycéens ont d’autres préoccupations (et c’est bien normal) que la courtoisie et le chuchotage.


Alors faire la queue pour aller manger c’est comme changer de dimension, de pays ou de culture. On ne comprend pas les codes, on ne comprend pas toujours le langage, on est sûre de ressortir avec le ventre plein mais peut-être aussi avec des acouphènes.


 

La piqueuse plate

L’apprentissage commence dès la deuxième heure de l’après-midi. Chacun devant sa machine, on s’exerce à l’enfilage. La machine à coudre industrielle est plus précise, plus rapide, plus sensible, plus technique, alors l’objectif couture de la semaine c’est de faire connaissance avec cet objet en enchaînant les lignes droites, courbes, zigzag jusqu'à ce que la machine devienne une extension de nous même.


Je ne suis pas confiante face à cette grosse bête. Je me trompe, on me demande de recommencer, c’est vexant, je recommence, j’y arrive de mieux en mieux, je commence à me décrisper, je prends du plaisir à à enchaîner les exercices et c’est déjà la fin de cette première journée.



Sur la lune de Flavie Blog Créations Couture et Tricot, La rentrée des classes
Sur la lune de Flavie - Blog - Photo © Flavie PIPET @surlalunedeflavie
 

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