J’avais envie de partager avec vous la réalisation de mon premier pantalon, cette expérience ne finira pas dans mon placard. Alors, je me dis qu’au moins ce pantalon aura eu l’honneur de figurer sur le blog lors de sa courte existence.
Ce pantalon est une envie et aussi un besoin, car mon placard manque cruellement de ce spécimen de vêtement. Je découvre ce modèle et son patron dans le livre "Vêtement de tous les jours" de Yoshiko Mizuno. Un très beau livre qui répertorie une vingtaine de modèles pensés avec simplicité et goût à la japonaise. Alors je me lance sur le “pantalon a”. Un pantalon droit que je décide de confectionner dans un tissu polyester satiné de couleur kaki.
Lorsque je décalque le patron, je prends conscience que le système de taille proposé par ce livre ne correspond pas du tout à ma morphologie.
Je vous explique, en fait les tailles S,M,L… ou encore 38,40,42… ne correspondent à rien du tout. Chaque pays a défini une table de mensuration qui correspond approximativement à sa population, mais chaque marque du prêt-à-porter et chaque livre de couture à sa propre table de mensuration. En fait pour s’habiller confortablement il faut retenir deux choses :
⭐Connaitre ses propres mensurations (tour de taille,
tour de hanches…) permet de choisir la bonne taille.
⭐Essayer la taille du dessus pour se sentir plus à l'aise dans un vêtement ne veut pas dire qu’on a pris de l'embonpoint.
Bon, comme le XL du patron est loin de correspondre à mon tour de hanche, je me mesure de la cheville à la taille en passant par les cuisses et les fesses pour imaginer une augmentation de ce patron. J’ajoute également des marges de couture plus grande que d’habitude et je coupe mon tissus.
J’assemble les pièces, plaque les poches sur les fesses, crée les poches cavalières du devant, monte la braguette, coud la ceinture et ses passants. Toutes ses étapes sont nouvelles pour moi et grâce aux très bonnes explications pas-à-pas et aux photos que proposent ce livre, je ne ressens même pas la difficulté.
J’ai peur d’avoir vu trop grand avec mes ajouts de valeur de couture alors je bâtis à la main les jambes du pantalon et l’enfile pour voir ce que ça donne. C’est une bonne surprise, je rentre pile-poil dedans.
Après la couture finale et les finitions, je m’empresse d’enfiler mon nouveau pantalon. Mes cuisses sont moulées, la taille baille un peu, mais je suis satisfaite du rendu final. Jusqu'à ce que je commence à marcher. À chacun de mes pas les fibres du textile sont mises à rude épreuve. Je suis très très très moulée dans mon pantalon non extensible. Le tissu tire, les coutures sont sous tensions, il est sur le point de craquer.
Je comprends alors avec désolation qu’il aurait fallu agrandir davantage mon patronage. Je ne pourrais jamais me pavaner avec mon pantalon fait maison sans risquer de me retrouver cul nu dans la rue. Alors à quoi bon l’avoir dans le placard ? Pourtant je suis très fière de cette réalisation et de toutes les techniques que j’ai apprises avec cette expérience, c’est difficile de le mettre à la poubelle. Ça fait plus d’un mois qu’il traine sur ma table de couture et que je me demande ce que je pourrais en faire. Aujourd’hui, je décide de mettre fin à ce questionnement, à la méthode de Marie Kondo, je te remercie cher “pantalon a” pour l’apprentissage des techniques de couture et pour cette expérience du projet couture raté, au revoir.
Cet article est le deuil de ce pantalon cousu avec amour mais sans compas dans l'œil.
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Sur la lune de Flavie - Blog - Créations couture et tricot
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