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LE DÉCLIC, JE CHANGE DE METIER


Le 16 juillet 2019, un jour d’été ensoleillée au milieu de ce merveilleux mois de congés payés.


Une décision sur un coup de tête ? Non, cette envie de changement existe depuis longtemps, depuis que je suis diplômée, en fait. Je me plaignais régulièrement de mon travail auprès de mes proches. On me disait souvent que ce serait bien de rester cinq ans au même endroit pour avoir une expérience professionnelle reconnue, je crois que c’était devenue l’objectif. Je n’étais pas épanouie dans mon métier, dans mon tout petit bureau aux murs blancs, surnommé le bureau 9 ¾ à cause de sa porte presque dissimulée entre les deux ascenseurs. Je souriais, pour cacher mon malaise, face aux désillusions des individus qui venaient à ma rencontre en espérant un miracle. Il fallait prendre cette décision, elle est née doucement, après un long cheminement de questions, d’envies, d’hésitations, d’angoisses, d’acceptation de l’ennui puis de nouvelles questions, de nouvelles envies, etc., jusqu’au ras le bol final, le 16 juillet.

Le 16 juillet ? Un été des plus simples et pourtant des plus intenses, bien loin des péripéties du Vietnam. Je passe mon mois de juillet à la maison à chouchouter mon homme, mes poules et mon potager. J’apprends à créer des objets, quelques vêtements (Merci beaucoup aux Youtubeurs), quelques meubles grâce aux savoirs-faire de mon amoureux. Mes envies et mes idées débordent, je ne veux plus m’arrêter de créer. Chaque jour je dépose mes inventions sur un carnet de croquis et chaque soir mon homme et moi discutons de la faisabilité des projets pour peut-être les concevoir dans le week-end.

Le 16 juillet, c’est presque la fin des vacances, dans une semaine reprendra la routine. Le réveil sonne à 7h00, je me lève à 7h20, je cours au bus à 7h50, je dors debout jusqu'à l'arrêt “Liberté TNB”, je descends la rue Saint Hélier en admirant les étales des artisans et des commerçants qui s’installent, l’odeur de la crêpe, le poissonnier fume sa cigarette, la terrasse du Café des feuilles s’anime, il y a déjà la queue à la boulangerie Coupel. J’entre dans l’établissement, je salue poliment les collègues que je croise, je sors mon petit porte-clef orange, j’ouvre mon petit bureau, j’allume le néon, j’allume l’ordinateur, un café, un brin de discussion avec ma collègue. En écrivant ces mots, je me surprends à être nostalgique, je pense que ce sont ces petits rituels qui m’ont fait tenir aussi longtemps. Pour le reste, je m’efface, je rentre dans la peau du personnage et j’ai hâte que la journée se finissent pour me retrouver.


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Sur la lune de Flavie - Blog - Photo © Flavie PIPET @surlalunedeflavie

Comment choisir un nouveau métier ?Enfant, on nous demande souvent “qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grand ?” Cette question donne envie de rêver : archéologue, danseuse étoile, astronaute... Quand on est déjà grand, il est nécessaire d’être un peu plus pragmatique. C’est l’heure du bilan. J’ouvre un nouveau document Word et je raconte pourquoi je ne veux plus de mon métier, mais aussi ce qu’il m’a apporté. Je fais des recherches pour étayer mon argumentaire. Je passe en revue mes différents emplois, j’ai toujours été à temps partiel, à cumuler deux parfois trois emplois. Je me rends compte qu’après avoir exercé en milieu hospitalier, en tant que commercial et dans l’enseignement, j’ai fait le tour de ce métier. Je me suis enrichie de toutes ces expériences et je me suis dégoûtée de mon métier.

Alors je passe en revue les autres visions du travail que j’ai pu observer. L’artisanat de ma sœur, je passais les vacances scolaires dans son beau magasin de fleurs et j’aimais découvrir son savoir-faire. L’art d’une autre sœur et de mon beau-frère, j’aimais m’investir dans leur association en écoutant leurs projets se développer et devenir des spectacles.

Je décris ensuite ma passion, la pole dance, c’est mon espace de liberté d’expression corporelle. Je donne quelques cours de pole dance dans un studio d’art aériens et j’aime ça. Seulement quelques heures, je ne veux pas en faire mon activité principale. C’est comme piocher délicatement un seul Haribo dans un gros bocal en verre, rempli de bonbons et le laisser fondre doucement sur la langue pour profiter pleinement de sa saveur acidulée. C’est un petit plaisir. Alors que, au contraire, si on mange tous les bonbons du bocal, on ressent surtout de la culpabilité, des ballonnements et on finit par s’en dégouter.

Enfin j’évoque mes envies naissantes de création, j’aimerais créer des objets, créer du concret, palpable, présent dans le quotidien. Après avoir noirci neuf pages de mon document Word, je comprends alors ce qui m’anime. Je veux maîtriser un savoir-faire, je veux des belles choses, je veux embellir mon quotidien et celui des gens qui m’entoure. Je me renseigne sur les formations de l’artisanat qui existe en un an, celles qui sont proches de chez moi, sur les financements possibles et je laisse mon cerveau décanter toutes ces informations pendant quelques semaines avant de décider de la formation.


Le déclic, c’est le jour où on accepte de changer. C’est le moment où l’on comprend qu’on n’a pas perdu cinq ans de sa vie, mais plutôt que l’on s’est enrichie pendant ces cinq années pour pouvoir aujourd'hui donner une meilleure version de soi-même. C’est l’instant où l’on est prêt à terminer ce chapitre, car on sait que le suivant va être épique.

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Sur la lune de Flavie - Blog - Photo © Flavie PIPET @surlalunedeflavie
 

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